Dans une lettre envoyée au gouvernement Nigérian, l'ONU a exprimé son inquiétude quant au lynchage brutal d'une étudiante chrétienne en 2022 et la détention injuste d'une autre femme qui avait condamné ce meurtre. L'organisation exige des réponses.
Selon des informations de Christian Today, l'Organisation des Nations unies (ONU) a récemment écrit au gouvernement du Nigeria, pour faire part de ses graves préoccupations concernant le meurtre brutal de Deborah Emmanuel, assassinée en août 2022. La lettre, rendue publique cette semaine, souligne les préoccupations de l'ONU face à la négligence des poursuites policières et à l'absence de responsabilité des meurtriers présumés.
Deborah Emmanuel, 25 ans, une jeune étudiante chrétienne a tragiquement été assassinée le 12 mai 2022. Des étudiants musulmans dans le nord-ouest du Nigeria l'ont tué par lapidation, puis brûlé son corps, après l’avoir accusée de blasphème contre le prophète Mahomet.
Dans sa missive, l'ONU a également condamné l'arrestation de Rhoda Jatau dans l'État de Bauchi, qui a eu lieu le 20 mai 2022. Cette chrétienne de 45 ans avait partagé sur WhatsApp un message condamnant le meurtre de Deborah Emmanuel. Selon son avocat, Joshua Nasara, Rhoda elle est depuis "détenue en prison pour de fausses accusations de blasphème". Elle est accusée "d'incitation à troubler l’ordre public, d’exciter le mépris de la croyance religieuse et de cyber-harcèlement"..
L'ONU a conclu sa lettre, en demandant au gouvernement nigérian des explications sur les enquêtes en cours, le meurtre de Deborah Emmanuel et sur les motifs de l'arrestation de Rhoda Jatau. L'organisation questionne la compatibilité de ces mesures avec les obligations internationales du Nigeria en matière de droits de l'Homme.
Claire Denman, responsable de l'organisation des Nations Unies, appelle le gouvernement Nigérian à "donner la priorité à l'arrestation et à la poursuite des meurtriers de Mme Emmanuel, à libérer Mme Jatau sans condition et à mettre fin à l'impunité dont bénéficient actuellement ceux qui utilisent la religion comme arme pour justifier la mort d'innocents".
Salma El Monser